Et la fois où je faisais des bulles de savon à Angkor

Quand j’étais petite, en feuilletant une revue (le Lundi ou le 7 Jours, sûrement !), j’étais tombée sur un reportage à propos de la cité d’Angkor. Le sort en était jeté, un jour, j’irai la visiter. Ça a pris du temps, mais en 2010, j’ai fini par réaliser ce rêve au cours d’un voyage de deux semaines au Cambodge.

*Texte à l’origine publié pour Les Rockalouves*

On est parfois un peu déçu quand on a plein d’attentes pour quelque chose, mais dans ce cas-ci, j’ai vraiment adoré l’expérience, et le pays en général. Pour une première visite en Asie, ça n’allait pas être la dernière.

Je passe quelques jours dans la capitale à profiter des festivités organisées pour le Bon Om Touk (la fête de l’eau) : des courses de pirogues le jour, et des bateaux illuminés qui descendent la rivière Tonlé Sap avec un feu d’artifice le soir. Magnifique !

Bon Om Touk, la Fête de l’Eau

Bon Om Touk, la Fête de l’Eau

Puis c’est enfin temps de partir pour Siem Reap, la ville principale près des temples d’Angkor. Les festivités ne sont pas encore terminées, alors on profite de l’animation du village et d’un petit fish pedicure agrémenté d’un massage de dos. Le lendemain, il faudra se lever tôt pour assister au lever de soleil aux portes de la cité.

Il fait encore noir, notre chauffeur de tuk tuk nous mène jusqu’au guichet pour acheter le billet d’entrée (l’entrée pour 3 jours est un must même si on n’y reste que 2 jours !). Notre chauffeur nous accompagnera toute la journée de temple en temple,  mais il nous laisse d’abord devant Angkor Wat, le temple principal pour assister au lever de soleil. Ok, honnêtement, ce n’est pas le plus beau lever de soleil de ma vie et une partie de la façade du temple était en rénovation, mais j’étais tellement contente d’être là que ça m’était bien égal !

C’était à la fin du mois de novembre, et même s’il y avait beaucoup de monde, ce n’était pas le chaos non plus et on réussissait à visiter tranquillement et prendre des photos sans attroupements, pour mon plus grand bonheur. Parmi les plus beaux temples visités, il y a Bayon avec ses centaines de visages sculptés,  et le fameux Ta Prohm, celui qu’on voit partout sur les photos avec des arbres qui poussent au travers des cailloux… En dehors des temples les plus connus, on en visite des plus petits mais qui ont tous leur charme… celui qui a l’air d’une petite pyramide maya, le bassin des éléphants, etc. Il faut au moins y passer 2 jours pour bien profiter, ce qui permet aussi d’aller faire la petite randonnée vers la chute de Kbal Spean. C’est vraiment original comme endroit, le lit de la rivière est sculpté, et quand on s’y baigne, un tas de papillons orange viennent ensuite se poser sur nous !

Temple de Ta Prohm

Temple de Ta Prohm

Mais que viennent faire les bulles de savon dans cette histoire ? Et bien en fait, lors d’un voyage en Équateur, j’avais vu un monsieur apporter des petites choses à offrir pendant la visite d’une famille autochtone où il y avait des enfants, et il y avait entre autres une bouteille pour faire des bulles à savon. Les enfantstrippaient et j’avais trouvé que c’était une super idée. Je m’étais donc équipée d’une petite bouteille, spécial princesse Disney, avec l’objectif de faire sourire quelques gamins pendant le voyage. Mais comme je ne suis pas très fan des photos classiques de « moi qui souris devant un bel attrait », je me suis dit que ce serait peut-être beau de prendre des photos dans les temples en faisant des bulles et profiter d’une superbe lumière. Ce sont finalement mes photos préférées de moi de tout le voyage ou presque ! (Je n’en ai malheureusement plus qu’une à vous montrer vu que mon ex garde en otage toutes les autres…)

Faire des bulles à Angko Wat

Faire des bulles à Angko Wat

Avant de repartir, j’étais aussi tombée sur un groupe d’enfants et, question que ça ne profite pas juste à moi, j’ai donc ressorti mes bulles. Moi qui n’a pas trop le tour avec les enfants même chez nous,  ça donné un super moment avec eux, même sans devoir parler ! Après tout, il y a des choses qui sont universelles, comme les sourires et les bulles de savon…

Dudy (l’enfant dans son coeur)

Et la fois où j’ai mangé une grosse araignée pas belle

Quand je pars en voyage, j’essaie toujours de me dépasser à un niveau quelconque, parce que je suis un peu moumoune dans la vie, alors je me lance des petits défis, aussi banals qu’ils puissent sembler pour certains. Et je m’assure de bien en parler autour de moi avant de partir, question de bien me mettre la pression et de ne pas pouvoir faire marche arrière. C’est comme ça que je me suis retrouvée à manger une mygale au Cambodge.

*Texte à l’origine publié pour Les Rockalouves*

Je suis comme à peu près tout le monde par rapport aux araignées : je trouve ça dégueulasse et ça m’écœure d’en trouver chez moi, même petites. Mais avant de partir, j’avais appris que les mygales étaient une spécialité locale, servies même dans les restaurants gastronomiques du pays. Bien évidemment, j’ai commencé à me vanter devant mes collègues de travail que j’allais en manger une, et plus ils me disaient que j’étais folle, plus j’en remettais une couche. Toujours facile à dire quand t’es en train de manger tranquillement ton steak-frites à la cantine…

Dès les premiers jours de mon voyage, je me retrouve devant une table remplie de bibittes prêtes-à-manger et plus dégueulasses les unes que les autres, étalées comme dans un présentoir à bonbons : les fameuses mygales, des espèces de cloportes, des petits serpents piquées sur un bâton, etc. J’avoue que devant ce tableau, je me suis bien dégonflée et que j’ai dit à mon ami « Ok, peut-être pas tout de suite… ».

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Deux semaines plus tard, je me sens cheap de ne toujours pas être passée à l’action. Le soleil décline déjà et je repars le soir-même. Je fais le tour du marché à Phnom Penh, qui est en train de fermer, en demandant « Spiders ? » à tout le monde. La seule réponse positive a été d’une femme qui m’a présenté un sac plastique bien remplis et qui grouillait encore… ça n’allait pas être possible ! Je retourne donc à l’hôtel avec mon ami pour attendre le tuk tuk qui devait nous conduire une heure plus tard à l’aéroport pour rentrer à Paris, la queue entre les jambes devant mes collègues qui n’avaient pas cru à mon audace avec raison. Je m’en voulais de ne pas avoir réussi à relever le seul défi que je m’étais donné pendant ce voyage.

Alors dans un élan soudain de détermination, j’ai demandé au premier tuk tuk du bord de m’amener au Palais Royal. Je savais qu’il y avait toujours des vendeurs installés là-bas… je me retrouve donc à nouveau confrontée à une belle table pleine de délicatesses locales. Pour un gros 25 cennes US, on me remet une belle grosse mygale frite dans un petit sac plastique. Sur le chemin de retour, j’avoue que je m’inquiète un peu du moment fatidique ou je devrai mettre ça dans ma bouche. On s’y prend comment d’ailleurs, avec ces grandes pattes qui partent dans tous les sens ?

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Photo de Jonk

Je commence donc justement par une patte, pour avoir une idée. Bon, c’est crunchy et on goûte presque juste l’huile à friture… mais il reste le corps, ça va pas être tout gluant ça ? C’est ce que j’ai découvert tandis que mon ami filmait l’expérience (ça prenait des preuves quand même, non ?). Ce n’était pas si mal que ça finalement, c’était croustillant partout, et la seule chose qui finit par écœurer est le goût d’huile (je n’avais pas de petite sauce au poivre comme dans les restaurants moi !).

Comme disait la plupart des gens après avoir vu la vidéo : « Que tu y aies goûté, ok. Mais pourquoi tu l’as mangé au complet ? ». Bonne question. Parce que même si c’était moins pire que ce à quoi je m’attendais, et qu’on ne peut pas le voir sur la vidéo… j’avais les mains qui shakaient ben raide pendant que je la mangeais ! Et même après cette expérience, je suis toujours aussi écoeurée de trouver des petites bibittes chez nous…

Question de finir en beauté, je vous fais cadeau de la vidéo, en tenant à spécifier que je mange pas toujours la bouche ouverte comme ça, c’était juste pour ajouter une touche de drama!

À la vôtre!

Spider Dudy