Et la fois où je faisais un pique-nique sur un glacier

Après avoir visité le bout du monde, je me suis envolée pour El Calafate ou m’attendait ce que je prévoyais être mon plus gros défi de vancances: le Big Ice, alias la randonnée sur le glacier Perito Moreno. Moi qui avais peur de ne pas être à la hauteur physiquement, le Big Ice a pourtant été plus qu’à la hauteur de mes attentes et s’est finalement avéré être le highlight de mon voyage!

Les commentaires étaient plutôt unanimes sur ce tour : malgré le prix et la difficulté physique, il fallait le faire. Et donc, je le fis ! La journée s’annonçait plutôt tristounette, avec des nuages gris et une petite pluie fine… mais ça n’allait pas empêcher que notre premier arrêt au Mirador du Parc National Los Glaciares pour observer le glacier Perito Moreno me laisse un souvenir inoubliable. On s’entend que, en tant que Québécoise, j’en ai vu de la neige et de la glace dans ma vie, et plus que pas assez si vous voulez mon avis ! Mais je n’avais jamais vu de la neige et de glace former un ensemble aussi beau en pleine nature : ce bleu incroyable au travers du blanc formant une masse immense au milieu d’un paysage sans neige… Mais ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le grondement et le grincement du glacier ! Si les autres touristes le permettent, on regarde le glacier dans le silence, quand tout à coup le « tonnerre » du glacier se fait entendre, et j’en étais hypnotisée!

Vue depuis le Mirador

Vue du Perito Moreno depuis le Mirador

J’ai quitté le mirador, un peu à reculons je dois dire, pour aller prendre le bateau qui nous menait au point d’accès du glacier.

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Enfin, il fallait marcher une bonne heure pour se rendre à notre point de départ, et selon moi, c’était la partie la plus physique car souvent en montée et avec tout le groupe en file indienne et les crampons à la main (pas de place dans mon mini sac à dos). Mais nous longions le glacier, et sa vue et l’anticipation d’y marcher me poussait à aller de l’avant gaiement. J’étais tout de même bien contente d’arriver, tout en sachant que ce n’était que le début de la balade! Nous avons enfilé les crampons, nous nous sommes divisés en plus petits groupes, et malgré ma peur irrationnelle que le glacier ne cède sous mes pas et que je disparaisse dans l’eau glacée, nous avons abordé le Perito Moreno.

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Les formes fantomatiques en longeant le glacier

Après un court topo sur la manière de marcher, grimper ou descendre, je me suis rendue compte que ce n’était pas si difficile que ça après tout! Nous avions donc 3h devant nous pour arpenter les formes du glaciers, traverser ses failles, admirer son horizon, chanter Let It Go en se prenant pour la Reine des Neiges, et juste profiter du fait de se retrouver dans cet endroit si particulier au milieu de nulle part.

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♪ Let it go, let it go… I’m one with the wind and sky! ♪

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Parfois on a quand même besoin d’un petit coup de main!

Une fois bien au centre du glacier, avec la famine qui se faisait sentir, nous avons pu nous installer pour manger nos lunchs assis sur la neige. Le soleil faisait apparition depuis un moment au travers des nuages, alors le temps était plutôt agréable! C’est un sentiment un peu absurde que de se retrouver assise dans la neige au milieu de nulle part, avec mon petit plat de pâtes à la sauce tomate cuisiné la veille… on est loin du pique-nique au Champs de Mars en été!

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De la belle neige et le soleil qui se joint à nous

Nous avons poursuivi notre marche encore un moment, en passant par un tourbillon naturel d’eau au milieu du glacier, et en remplissant nos bouteilles d’eau directement à la source! Quoi de mieux pour se sentir en harmonie avec la nature?

C'est pas le plus pur des bleus ça?

C’est pas le plus pur des bleus ça?

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Quand il n’y a que de la neige et des montagnes autour de toi…

C’est encore un peu à reculons, encore, que nous avons dû nous diriger à nouveau à la limite du glacier: il était temps de quitter la neige et les crampons. La route pour retourner jusqu’au bateau m’a semblé 3 fois plus longue qu’à l’aller, malgré le fait qu’elle était en descente; sans doute mes jambes qui commençaient à me faire la gueule après l’effort! Mais en remontant sur le bateau, une petite surprise nous attendait…

Whisky et chocolat pour terminer laventure

Whisky et chocolat pour terminer l’aventure, quoi de mieux?

En fait si, il y avait moyen de faire mieux: rentrer à l’auberge, prendre une bonne douche, et aller dévorer un excellent repas au Buenos Cruces avec un demi de vin avant d’aller dormir!

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Big Ice = Big Faim!

Ça, c’est ce qu’on appelle une belle journée bien remplie! Je n’avais jamais vécu une telle expérience dans un tel envrionnement, et j’en garde un souvenir inoubliable.

Dudy la Reine des Neiges

unnamedPour toutes les photos du Big Ice et de la ville d’El Calafate, c’est ici!

Et la fois où j’allais au bout du monde prendre une photo avec une bouteille de gel douche

Une des premières choses que j’ai fait une fois mon billet d’avion principal réservé pour l’Argentine, c’était de prendre un vol pour Ushuaïa. En effet, si je passais un mois dans ce pays, je comptais bien le faire de long en large (enfin, de bas en haut !) pour pouvoir profiter de la variété de ses paysages. C’est ainsi qu’après quelques jours de chaleur écrasante dans la capitale, je me retrouvais au bout du monde.

En effet, Ushuaïa est la ville la plus au sud du continent… après, ce sont quelques villages perdus, puis de la neige ! Juste en arrivant, le petit aéroport tout en bois et son air de réception de centre de ski te donne une idée du coin. Le changement de température se fait vite sentir, mais au moins on se dit qu’on n’a pas apporté sa doudoune, ses gants et son bonnet pour rien ! Depuis mon taxi, j’aperçois déjà les montagnes qui nous entourent et le calme de la ville (bon ok, c’était un dimanche aussi…).

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La première journée sera plutôt tranquille vu l’heure d’arrivée et un déjeuner tardif avec mes premiers gnocchis argentins (c’est une des spécialités culinaire en dehors de la viande !). Je longerai ensuite le bord de l’eau, en faisant une petite escale au musée qui n’a rien d’épatant mais quand même bien à voir car un des seuls attrait en ville-même… puis je suis arrivée au fameux panneau « Ushuaïa – End of the World » et c’était parti pour un shooting photo, d’ailleurs j’avais apporté ma bouteille de gel douche Ushuaïa spécialement pour l’occasion ! Je sais, j’ai de drôle de trips mais ça me fait marrer, que voulez-vous!

Se laver avec du gel douche Ushuaïa à Ushuaïa, check!

Se laver avec du gel douche Ushuaïa à Ushuaïa, check!

Le deuxième jour, j’avais réservé la très populaire excursion du Beagle Chanel et des pingouins de l’île Martillo (enfin, ce sont des manchots car ils ne volent pas et ne vivent pas dans l’hémisphère Nord !). Nous avons commencé la croisière avec un peu de pluie qui devenait parfois de la neige, donc malgré le froid et la brume au loin, c’était plutôt joli. Nous avons pu faire des pauses près des îles envahies de lions de mer ou de cormorans, passer devant le « faux phare de la fin du monde » avant d’accoster sur la fameuse île aux pingouins.

Les lions de mer du Canal Beagle

Les lions de mer du Canal Beagle

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Des cormorans et le faux phare de la fin du monde

Le temps s’est gâté alors c’était un peu difficile par moment de prendre des photos ou profiter des centaines de petits manchots de Magellan tout mignons qui nous entouraient ! La pluie et la neige devenait grésil et nous giflait joyeusement le visage et glaçait mes pauvres doigts qui essayaient de tenir ma caméra droite malgré le vent ! C’était la période juste après la naissance des bébés, alors on en voyait beaucoup cachés dans des trous avec leur parent, c’était adorable !

Plein plein plein de manchots!

Plein plein plein de manchots!

Un Manchot Magellan et son poussin

Un Manchot Magellan et son poussin

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Un petit couple de Manchots Magellan

Un peu plus au centre de l’île, on trouvait aussi un nid de Manchots papou. Nous avons eu de la chance ce jour-là, un Manchot Royal était en visite ! Ces derniers vivent normalement plus au sud encore, mais je pense que celui-là avait envie de se la péter avec ses belles taches jaunes à côté de ses copains noir et blanc !

Manchot Royal parmi les Manchots Papou

Le Manchot Royal devant les Manchots Papou

Nous avons dû quitter car la balade sur l’île est limitée à 1h, question de mieux protéger l’île des touristes. Nous avons pu déjeuner à la plus vieille ferme de la région, l’Estancia Harberton. Je n’ai pas été spécialement impressionnée, peut-être en raison de la météo et du fait que j’étais trempée et congelée et que je ne voulais plus bouger de ma chaise près du poêle ! J’ai quand même participé à la visite guidée de leur petit musée sur la faune marine qui était plutôt intéressante, elle. Sur le chemin du retour en bus, nous avons pu nous arrêter pour photographier les fameux arbres penchés, qui nous prouvaient que le vent aurait pu être encore pire ce jour-là !

Il n'y avait pas de vent à ce moment-là...

Il n’y avait pas de vent à ce moment-là…

Le troisième jour, c’est celui où le soleil a daigné venir nous rejoindre au bout du monde. C’était d’ailleurs fort apprécié, car cette journée était dédiée aux promenades dans le Parc National de la Terre de Feu. Avec mes roomies de l’auberge de jeunesse, nous y avons passé la journée à faire les sentiers plus accessibles pour une journée, et on a bien dû marcher un bon 7h au total. Plein de montagnes et de lacs, pas trop de monde, c’était vraiment un superbe endroit pour la randonnée ! Bon, niveau faune, je n’aurai vu qu’un castor canadien et un lièvre européen, alors on y repassera… J’aurais bien aimé y passer une 2e journée pour tenter la montée jusqu’au Cerro Guanaco, mais ce sera pour une prochaine fois !

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Le quatrième jour, j’avais prévu me lever très tôt et faire le Cerro Martial avant mon vol de l’après-midi, mais le bruit de la pluie dans la fenêtre et la vue des arbres à 45 degrés m’ont convaincu de dormir un peu plus… Plus tard, le temps s’était calmé, alors ma roomie et moi sommes parties dans l’optique de faire au moins une partie du sentier. Nous ne savons pas trop comment nous en sommes arrivées là, mais au final nous avons emprunté des sentiers secondaires qui nous ont tout de même permis de rejoindre des miradors avec de jolies vues sur les montagnes, dont le Martial.

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Vue du Mirador Beagle

C’est en revenant et voulant suivre un autre sentier (identifiés par des marques de couleur rouge ou bleu jusque-là) que nous avons réussi à nous perdre (ce qui était pratiquement impossible selon ce blogue lu par la suite). Ne sachant pas vers où nous diriger, nous avons fait le choix logique : suivre de nouvelles marques jaunes ! Ce qui s’avère être le VRAI sentier du Cerro Martial, que nous avons heureusement pris dans le sens de la descente car j’aurais sans doute raté mon vol dans le cas contraire !

Bref, que ce soit pour les amoureux de la nature ou les wannabe-randonneurs comme moi qui ont assez de temps ou de budget en Argentine, c’est vraiment un coin magnifique à voir qui dépaysera complètement, surtout en enchaînant avec El Calafate dont je vous parlerai prochainement. Ce qui est sûr en tous cas, c’est que la fin du monde, ça peut être très beau aussi !

Dudy (qui a survécu à la fin du monde)

unnamedPour toutes les photos d’Ushuaïa, c’est ici!